Agir efficacement contre la désertification médicale dans nos territoires

J’ai défendu hier au Sénat un amendement au projet de loi relatif à « l’organisation et à la transformation du système de santé » actuellement examiné, qui propose d’instaurer une obligation d’exercer pour tout nouveau médecin libéral dans les déserts médicaux, c’est-à-dire les territoires caractérisés par une offre de soins insuffisante ou par des difficultés dans l’accès aux soins, pour une durée au moins égale à trois ans.

« Un territoire qui ne peut plus soigner ses habitants est un territoire qui se meurt. A l’heure où je vous parle je viens d’apprendre que dans le village de Tuchan dans l’Aude l’unique médecin est sur le départ. Nous sommes face à une urgence sanitaire, sociale, (…) à une urgence d’égalité entre nos territoires. »

Les dispositifs incitatifs qui ont été mis en place n’ont pas permis de lutter efficacement contre les disparités territoriales et la désertification médicale, qui continuent de s’aggraver. La situation est dramatique dans nos communes. Afin d’y remédier, cet amendement proposait de diriger les jeunes médecins libéraux vers ces territoires, et ce à titre expérimental pour une période de 5 ans, afin de tester la mesure dans un premier temps et d’en évaluer les effets. « Cette mesure se veut plus régulatrice, et permettrait une répartition plus harmonieuse des médecins sur l’ensemble du sol national. »

Le Gouvernement n’a pas soutenu cet amendement, au motif qu’il était trop contraignant pour les médecins. J’ai choisi de lui répondre :

« On a vu dans l’hyper-ruralité les territoires se vider de tous les services publics et des services de santé. On a vu les hôpitaux s’éloigner, il n’y en a plus que deux dans l’Aude. Les pays se meurent… Alors il ne s’agit pas de punir les médecins, on a envie de médecins. Nos territoires sont attractifs, les maires ont investi massivement, on souhaite que les médecins y viennent. 3 ans c’est pour qu’ils appréhendent la culture sur ces territoires le tissu environnemental et social et pouvoir s’implanter tout simplement. On ne punit personne. Nous aimons et respectons les médecins. Il faut que nos territoires reprennent corps avec des populations qui viennent s’implanter. Tentons-le ! »