2022, un tournant pour la défense européenne ?

Force est de constater que 2022 aura été, pour l’Europe, une année charnière. Après le défi sanitaire, le défi de la guerre. La guerre et son funeste cortège de conséquences et d’interrogations sur nos forces mais surtout sur nos faiblesses : l’autonomie énergétique, l’inflation, la défense, la sécurité, l’agrandissement, l’état de droit, les ressources, la souveraineté…

Alors que la défense européenne n’était plus qu’un vain fantasme de certains, peu nombreux, qui osaient penser plus loin que l’OTAN, et que le fonds européen de défense que nous nous étions battus pour créer et abonder, avait été siphonné pour faire face au COVID 19, l’Europe s’est enfin décidée à faire siens les mots d’« autonomie » et de « boussole stratégique ». Au-delà de l’aide militaire inédite apportée aux forces armées ukrainiennes, de la décision de faire entrer l’Ukraine et la Moldavie dans le processus d’élargissement, le premier semestre a été marqué par l’adoption du premier livre blanc de la défense européenne. Cette boussole stratégique européenne a fait l’objet d’un accord unanime des États membres à l’occasion du Conseil européen du 25 mars dernier, et il convient de le saluer. 

Ce soutien politique est inédit et doit reposer sur un triptyque : la stratégie, la technique, et la crédibilité.

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La Géorgie, bon élève du Partenariat oriental

La Géorgie regarde encore vers Moscou, malgré l’occupation militaire par la Russie depuis 2008 de l’Ossétie du sud et de l’Abkhazie et malgré la signature d’un accord d’association avec l’Union européenne le 17 juin 2014 et sa mise en oeuvre en 2016. Pourtant la Géorgie apparaît comme un des meilleurs élèves du Partenariat oriental de l’Union européenne. C’est ce paradoxe qu’il faut essayer de comprendre. Continuer la lecture de « La Géorgie, bon élève du Partenariat oriental »

Partenariat oriental : un bilan en demi-teinte mais une volonté forte d’avancer

Le 13 juillet dernier, en Commission des Affaires européennes, Pascal Allizard, sénateur du Calvados, et moi-même avons présenté notre rapport d’information sur le Partenariat oriental.

Après avoir entendu une cinquantaine de personnes lors d’auditions et de déplacements à Bruxelles et en Géorgie, notre rapport dresse le bilan de ce projet ambitieux qu’était, dans sa genèse, le Partenariat oriental, influencé par les principes de l’Ostpolitik du Chancelier Willy Brandt, marqué par un contexte porteur pour le projet européen, au lendemain des élargissements de 2004 et 2007 : réunification de l’Europe, volonté de diffuser les valeurs européennes, recherche de la paix et de la prospérité.

Le Partenariat oriental constitue l’un des piliers de la politique européenne de voisinage formalisée en 2004, visant à instaurer une zone de prospérité et un voisinage amical – un « cercle d’amis » selon l’expression du président de la Commission européenne de l’époque, Romano Prodi. Cette politique de voisinage, qui a reçu un fondement juridique plus ambitieux avec le traité de Lisbonne, a pour but d’encourager des relations plus étroites avec les pays limitrophes de l’Union non engagés dans un processus d’adhésion et promeut quatre objectifs : raffermir les liens politiques ; aider à répondre aux critères politiques de l’Union ; entamer une intégration économique partielle ; soutenir les réformes économiques, sociales et environnementales. Continuer la lecture de « Partenariat oriental : un bilan en demi-teinte mais une volonté forte d’avancer »

Déplacement en Géorgie et en Azerbaïdjan : améliorer nos échanges et dresser le bilan du Partenariat oriental

En visite à Tbilissi

Depuis mon élection au Sénat en septembre 2014, je participe activement aux travaux des commissions auxquelles j’appartiens, et notamment la « Commission des affaires étrangères, de défense et des forces armées » ainsi que la « Commission des affaires européennes ».

En fin d’année 2015, la Commission des Affaires européennes m’a confiée la responsabilité de travailler à l’évaluation du « Partenariat oriental ». Le Partenariat oriental est le nom donné aux relations politiques et économiques de l’Union européenne avec les ex-provinces soviétiques, devenues démocraties depuis la fin de l’URSS, telles que l’Ukraine, la Georgie et la Moldavie, mais aussi la Biélorussie et l’Azerbaïdjan. Ce sujet m’intéresse d’autant plus que j’étais chargée par les sénateurs socialistes d’être leur cheffe de file lors de la ratification des accords d’association entre certains de ces pays et l’Union, et me suis souvent exprimée sur ces sujets en séance au Sénat.

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Accord France/Géorgie : un élément important du partenariat pour la mobilité professionnelle et étudiante

Ce matin, le Sénat a adopté le projet de loi autorisant l’approbation de l’accord entre la France et la Géorgie relatif au séjour et à la migration circulaire de professionnels. Je suis très fière d’avoir été la rapporteure de ce texte pour la Commission des Affaires étrangères du Sénat, car il est selon moi un élément important de la bonne évolution du Partenariat oriental.

Consultez mon rapport ainsi que le compte-rendu des travaux de la Commission.

Il s’agit d’un accord bilatéral technique qui vise à faciliter une migration professionnelle temporaire fondée sur la mobilité et l’incitation à un retour des étudiants et professionnels concernés en Géorgie. Il concerne un nombre limité de personnes, moins de 200 personnes par an du côté géorgien, et n’a donc pas d’incidence sur le marché du travail français. Nous sommes donc ici dans la loi des petits nombres.

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