Hier après-midi se tenait au Sénat un débat sur la place des outre-mer dans la stratégie maritime nationale. L’occasion pour moi d’intervenir sur la place que nous voulons donner à nos outre-mer dans les enjeux géopolitiques auxquels nous devons aujourd’hui faire face.
Grâce à nos forces de souveraineté outre-mer, la France est dans le club très restreint des États disposant d’une présence militaire globale. Elle y figure même à la troisième place.
Ces forces de souveraineté remplissent 5 fonctions stratégiques : la protection du territoire national ; la prévention des conflits ; la connaissance et l’anticipation ; l’intervention ; et la dissuasion.
Ce ne sont pas des fonctions accessoires…
Pourtant les forces outre-mer sont placées en bas de la liste des priorités des armées, avec une fatigue criante des équipements et des effectifs en précarisation presque continue depuis la fin de la guerre froide.
Il y a donc un risque. Un risque important de rupture capacitaire, qui pourrait entraîner l’État à ne plus pouvoir remplir de façon appropriée l’ensemble de ses missions et fonctions stratégiques à l’heure des nombreux défis démographique, climatique, économique, géopolitique et bien entendu militaire, qui contraignent fortement cet environnement opérationnel.
Le rapport de mes collègues, dont j’ai salué le travail conséquent et très qualitatif, propose en conséquence de faire des outre-mer la priorité de l’actualisation de la Loi de programmation militaire.
Ma question était donc la suivante : est-il prévu prochainement, rapidement, d’actualiser et de rééquilibrer nos capacités militaires outre-mer, afin de retrouver ce socle de capacités indispensables mais également pour moderniser et adapter nos forces à la géopolitique du 21ème siècle et faire de nos outre-mer de véritables points d’appui?