Le 11 avril dernier le groupe sénatorial de suivi du Brexit recevait Patricia O’Brien, ambassadeur d’Irlande en France. Des trois priorités mises en avant par l’Union européenne dans la négociation de l’accord de retrait avec le Royaume-Uni, la question de l’Irlande est probablement la plus sensible et la plus compliquée.
Nous avons lu attentivement le rapport des négociateurs. Derrière des formules qui ont permis d’apaiser temporairement les inquiétudes, beaucoup d’interrogations demeurent. Le plus dur reste donc à venir.
D’autant plus que le temps est compté. Nous avons pris connaissance avec intérêt des récents propos du ministre en charge des affaires européennes, Mme Helen Mc Entee. Elle souligne que la question de la frontière devra être réglée d’ici juin. Elle relève qu’en l’absence de proposition alternative du Royaume-Uni permettant de garantir un statu quo, le « filet de sécurité » – comme on le qualifie – devra s’appliquer.
C’est pourquoi l’éclairage de l’ambassadeur est très précieux. Compte tenu de la volonté du Royaume-Uni de ne pas rester dans le marché unique et l’Union douanière, comment éviter le retour à une frontière physique entre les deux Irlande, dès lors que l’Irlande du Nord voudrait régler son sort sur celui du Royaume-Uni ? Peut-on envisager une formule de compromis qui pourrait être opérationnelle ? Laquelle ?
Au-delà, nous souhaitions recueillir les analyses de l’ambassadeur sur l’appréciation plus générale de l’Irlande face au Brexit. Quelle est son évaluation de l’impact de celui-ci sur les équilibres toujours fragiles entre les deux parties de l’Irlande ? Quelle est sa vision sur le cadre des relations futures du Royaume-Uni avec l’Union européenne ?
Dans le contexte du Brexit, l’Irlande peut trouver intérêt à consolider des appuis sur le continent et, en particulier à renforcer les liens avec notre pays. Que pouvons-nous faire dans ce sens ?
Nous avons vécu le drame de l’Irlande du Nord et l’Union européenne a apporté la paix. L’impossible question de la frontière ravive le sentiment identitaire. Avec l’Accord du Vendredi Saint pourtant, on pouvait être Irlandais et Britannique. Qu’en sera-t-il après à la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne ? Pourra-t-on conserver la double nationalité ?
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