La Commission des Affaires européennes du Sénat a adopté à la majorité moins une abstention la proposition de résolution dont je suis l’auteure, avec Yves Pozzo di Borgo, sénateur de Paris, qui appelle à rénover la politique européenne de sécurité et de défense.
L’actuelle stratégie européenne de sécurité définit les objectifs diplomatiques et opérationnels de l’Union sur la base d’une évaluation de l’état du monde qui date de 2003. Actualisée en 2008, elle reste à ce jour la seule grille de lecture de l’état du monde que l’Union s’est donnée pour fonder sa politique étrangère et de sécurité commune. À lui seul, son intitulé, « Une Europe plus sûre dans un monde meilleur » illustre le décalage de perception après treize années. L’Europe n’est pas encore très sûre et le monde guère meilleur.
La proposition de résolution européenne que la Commission des Affaires européennes du Sénat a adoptée ce matin dresse un constat mitigé de la politique de sécurité et de défense commune, et fait des recommandations cohérentes pour la relancer utilement : renforcer le Centre européen de lutte contre le terrorisme ; améliorer les échanges d’information entre les Etats-membres ; prendre en compte les impératifs d’autonomie énergétique ou de sécurité dans les transports…
Il faut rapidement permettre à l’Union européenne de détenir les outils politiques, juridiques et opérationnels de nature à répondre au besoin de sécurité exprimé par les citoyens européens auquel, seuls et dispersés, les États membres ne sauraient répondre efficacement. Cette proposition de résolution s’intégrera dans un processus plus large, qui inclut la nouvelle stratégie globale que présentera Federica Mogherini, chef de la diplomatie européenne, le 28 et 29 juin à Bruxelles.