Les démocraties face à la guerre de l’information : nous auditionnons David Colon, chercheur au Centre d’histoire de Sciences Po.

David Colon, chercheur au Centre d’histoire de Sciences Po, vient de publier un ouvrage remarqué sur la guerre de l’information. Dans son dernier livre, il considère que c’est une véritable guerre informationnelle qui a commencé. Il affirme même qu’ « une menace mortelle » pèse sur les démocraties.

Depuis une dizaine d’années maintenant, on observe des actions de déstabilisation menées par des structures étatiques et non étatiques dans les grandes démocraties. En France on peut citer le piratage des systèmes informatiques de TV5 Monde en 2015, la création de médias proposant des contenus « alternatifs » comme Russia Today, qui a joué un rôle dans la crise des gilets jaunes, des soutiens financiers apportés à des mouvements politiques qui reprennent à leur compte l’argumentaire des États autoritaires… En Afrique, nous voyons l’utilisation désormais systématique de la désinformation par les grands acteurs extérieurs au continent. Aux États-Unis ce sont les élections qui ont été perturbées par des piratages de boîtes mail. Ce phénomène a été constaté en France également, lors des élections présidentielles.

Les indices étaient là devant nous, mais nous avons sans doute collectivement tardé à prendre conscience des véritables stratégies mises en oeuvre. Comment les États autoritaires en sont-ils venus à développer ces stratégies ? Quels sont leurs contours et leur efficacité ? Comment s’en prémunir ? Et comment répliquer, sans renoncer à notre tour aux libertés démocratiques ?

La Commission des Affaires étrangères a souhaité auditionner David Colon. Je l’ai l’interrogé sur l’ampleur de l’appareil désinformationnel de la Russie dans le conflit actuel au Proche Orient.

Continuer la lecture de « Les démocraties face à la guerre de l’information : nous auditionnons David Colon, chercheur au Centre d’histoire de Sciences Po. »

Relations entre la Russie et Israël : j’interroge l’ambassadeur

Le 17 octobre dernier, la Commission des Affaires étrangères du Sénat a auditionné S.E. M.Raphaël Morav, chargé d’affaires d’Israël en France.

L’occasion pour moi de l’interroger sur les relations entre la Russie et Israel. « Quels signes avez-vous reçus de la Russie au lendemain de l’attaque du Hamas ? On peut penser que les Russes regardent cette situation dramatique comme un moyen de détourner le regard de ce qui se passe en Ukraine : qu’en pensez-vous ? »

La réponse de l’ambassadeur… :

Continuer la lecture de « Relations entre la Russie et Israël : j’interroge l’ambassadeur »

La Géorgie, bon élève du Partenariat oriental

La Géorgie regarde encore vers Moscou, malgré l’occupation militaire par la Russie depuis 2008 de l’Ossétie du sud et de l’Abkhazie et malgré la signature d’un accord d’association avec l’Union européenne le 17 juin 2014 et sa mise en oeuvre en 2016. Pourtant la Géorgie apparaît comme un des meilleurs élèves du Partenariat oriental de l’Union européenne. C’est ce paradoxe qu’il faut essayer de comprendre. Continuer la lecture de « La Géorgie, bon élève du Partenariat oriental »

Situation dans le détroit du Kertch : nous auditionnons l’ambassadeur d’Ukraine

Le 12 décembre la Commission des Affaires étrangères du Sénat recevait Monsieur Oleg Shamshur, ambassadeur d’Ukraine en France. L’occasion de l’interroger sur la situation dans le détroit du Kertch. Retrouvez l’intégralité de l’audition en cliquant ici.

L’occasion pour moi de l’interroger sur les conséquences économiques de ces affrontements pour l’Ukraine. Continuer la lecture de « Situation dans le détroit du Kertch : nous auditionnons l’ambassadeur d’Ukraine »

Les nouvelles routes de la soie : simple label économique ou nouvel ordre mondial ?

Le 28 mai dernier, avec mon collègue le sénateur Pascal Allizard, je présentais notre rapport sur  les nouvelles routes de la soie : simple label économique ou nouvel ordre mondial ?

Que sont les nouvelles routes de la soie, mises en oeuvre, à l’initiative du Président chinois, Xi Jinping, depuis 2013 ?

Ces nouvelles infrastructures – routes, chemin de fer, ports, aéroports, réseaux de fibre optique, câbles sous-marins, réseaux électriques, réseaux de transports d’énergie, etc. – sont organisées autour d’un axe terrestre traversant l’Europe centrale, l’Asie centrale, la Russie, le Caucase, mais aussi la Turquie, l’Iran, l’Afghanistan et le Pakistan et d’un axe maritime reliant la Chine à l’Afrique orientale et à la Corne de l’Afrique. Les nouvelles routes de la soie s’étendent désormais vers l’Amérique latine et la zone arctique et concernent de nouveaux secteurs, en particulier le domaine spatial et le domaine numérique.

Bien davantage qu’un réseau d’infrastructures, vecteur de croissance mondiale, ces routes constituent un instrument de développement intérieur et extérieur de la Chine et une déclinaison d’une vision géopolitique chinoise, c’est-à-dire d’une politique de puissance dans un cadre géographique déterminé.

La France doit prendre part à cette initiative, dans un positionnement aussi lucide que dynamique. Ce rapport affirme la nécessité de créer les conditions d’un équilibre satisfaisant dans les relations entre la Chine, la France et l’Europe. Il convient de poser les bases d’un partenariat commercial fondé sur la réciprocité de l’ouverture des marchés, le respect de la concurrence, de la transparence et de la propriété intellectuelle, et un partenariat stratégique basé sur la coopération multilatérale et cartellisée. Continuer la lecture de « Les nouvelles routes de la soie : simple label économique ou nouvel ordre mondial ? »

Pour un dialogue stratégique avec le Conseil de la Fédération de Russie

 

 

 

 

 

 

Le 28 mars, nous avons présenté en Commission des Affaires étrangères du Sénat la contribution de notre commission au rapport conjoint que nous avons engagé avec la commission homologue du Conseil de la Fédération de Russie. Vous pouvez retrouver l’intégralité du texte en cliquant ici.

Le Sénat tenait en effet à rappeler son attachement, malgré les difficultés, à un dialogue constructif et exigeant entre la Russie, la France et l’Europe, dans l’intérêt de nos pays.

À l’heure où l’actualité avive les tensions (soupçons de cyberattaques et d’ingérences dans les processus électoraux des démocraties occidentales, empoisonnements sur le sol britannique), le Sénat français veut croire que ce dialogue mérite d’être poursuivi et propose quatre pistes pour avancer. Continuer la lecture de « Pour un dialogue stratégique avec le Conseil de la Fédération de Russie »

Déplacement en Géorgie et en Azerbaïdjan : améliorer nos échanges et dresser le bilan du Partenariat oriental

En visite à Tbilissi

Depuis mon élection au Sénat en septembre 2014, je participe activement aux travaux des commissions auxquelles j’appartiens, et notamment la « Commission des affaires étrangères, de défense et des forces armées » ainsi que la « Commission des affaires européennes ».

En fin d’année 2015, la Commission des Affaires européennes m’a confiée la responsabilité de travailler à l’évaluation du « Partenariat oriental ». Le Partenariat oriental est le nom donné aux relations politiques et économiques de l’Union européenne avec les ex-provinces soviétiques, devenues démocraties depuis la fin de l’URSS, telles que l’Ukraine, la Georgie et la Moldavie, mais aussi la Biélorussie et l’Azerbaïdjan. Ce sujet m’intéresse d’autant plus que j’étais chargée par les sénateurs socialistes d’être leur cheffe de file lors de la ratification des accords d’association entre certains de ces pays et l’Union, et me suis souvent exprimée sur ces sujets en séance au Sénat.

Continuer la lecture de « Déplacement en Géorgie et en Azerbaïdjan : améliorer nos échanges et dresser le bilan du Partenariat oriental »