J’ai interrogé le ministre des solidarités et de la santé sur les mesures prises pour protéger les professionnels qui travaillent dans les cabinets dentaires.
Particulièrement exposées au Covid-19 du fait de la proximité du travail avec la zone buccale, ils ont dû faire face à l’urgence. Avec le conseil national de l’ordre, et en accord avec le ministère de la santé, ils ont demandé à tous les cabinets dentaires de fermer pour éviter que les chirurgiens-dentistes, leurs personnels et leurs patients ne soient exposés, dans des conditions de sécurité qui n’étaient pas réunies pour exercer toute pratique individuelle.
Pour permettre aux Français de continuer à être soignés, la profession a pris ses responsabilités et a organisé dans la précipitation, avec les conseils départementaux de l’ordre, des soins d’urgence dans chaque département, avec des volontaires assurant une plateforme de garde pour désengorger le 15. Chaque praticien est chargé de « trier » en amont les patients qui les appellent pour les « dispatcher » soit en les orientant vers la plateforme d’urgence soit en leur donnant une ordonnance à distance ou en repoussant les soins selon la gravité de la situation.
Mais cette organisation n’empêche pas la colère de la profession. Tout d’abord, l’approvisionnement en matériel de protection pour les volontaires qui soignent les urgences est catastrophique. Certains départements manquent cruellement de masques, de blouses, etc. et doivent recourir au « système D » pour se protéger et protéger leurs patients.
De plus, du fait que les cabinets n’aient pas été fermés sur ordre du gouvernement mais par l’ordre des chirurgiens-dentistes, les chirurgiens-dentistes libéraux :
- ne peuvent mettre leurs salariés au chômage partiel alors que le cabinet est fermé, ainsi certains salariés n’ont aucun salaire ;
- ne bénéficient d’aucune indemnisation même s’ils sont de garde ou s’ils prescrivent des ordonnances ;
- ne bénéficient d’aucun support de certaines compagnies d’assurance, encore plus choquant dans le cas où ils accepteraient de prendre des gardes d’urgence, sous prétexte qu’ils s’exposeraient volontairement au Covid-19.
Je lui demande par conséquent et en urgence :
- que la profession dentaire soit pourvue en matériel adéquat pour continuer à soigner les urgences sans prendre de risques ;
- que le ministère place les cabinets sur la liste des entreprises obligées de fermer pour des questions sanitaires et qu’ainsi ils puissent bénéficier des aides qui permettraient à un certain nombre de chirurgiens-dentistes, notamment dans les déserts médicaux, de ne pas avoir à fermer leur porte définitivement une fois la situation rétablie ;
- de faire jouer leur rôle aux assurances pour accompagner les chirurgiens-dentistes dans cette phase difficile ;
- de les aider à obtenir des éclaircissements de l’assurance maladie sur la télé-consultation et la délivrance d’ordonnances à distance.