À l’occasion des 70 ans de l’OTAN, la Commission des Affaires étrangères, de la défense et des forces armées a, le 3 avril, auditionné conjointement Alice Guitton, directrice générale des relations internationales et de la stratégie (DGRIS – ministère des armées) et Nicolas Roche, directeur de la Direction des affaires stratégiques, de sécurité et du désarmement (DAS – ministère de l’Europe et des affaires étrangères).
J’ai souhaité interroger ces deux intervenants sur les relations entre la Grèce d’une part et la Turquie de l’autre. Le 27 mars dernier, la Grèce a fait état du survol d’un avion turc qui a perturbé le décollage de l’avion du premier ministre grec. Dans ce contexte, je suis intervenue en commission afin de déterminer quel est l’impact de telles tensions dans l’alliance et quelles sont les possibilités de médiation et d’intervention permise par l’OTAN.
Or, il s’avère qu’au sein de l’OTAN, la déconfliction – c’est à dire la coordination des chaînes de commandement militaire en vue d’éviter des incidents et dégâts que peuvent occasionner les dites chaînes de commandement – est consubstantielle au statut d’allier. Cette coordination comprend également le partage d’information, qui participe au travail de transparence et à la construction de relations de confiances. Par ailleurs la France a récemment renforcé sa coopération en matière de défense avec la Grèce et contribue à l’apaisement des tensions entre les deux voisins en intervenant régulièrement dans le cadre de ses relations bilatérales. L’article 5 du Traité – qui crée une solidarité de fait entre les membres de l’alliance- permet par ailleurs d’éviter une dérive violente dans les relations Gréco-turques.