Le 7 novembre dernier, j’ai eu l’occasion d’interroger au Sénat Florence Parly, Ministre des Armées, sur le budget de la Défense pour 2018, et précisément sur la Garde nationale, un sujet qui m’est cher.
« La réserve est d’abord un besoin, elle décuple notre présence sur le territoire, elle est le “plus” nécessaire pour faire face aux grands événements, et une plus-value dans la manœuvre du renseignement en constituant des capteurs supplémentaires ! », a ainsi résumé le général Richard Lizurey, directeur général de la gendarmerie nationale, vendredi 13 octobre, lors des assises réunies à l’Ecole militaire pour le premier anniversaire de la garde nationale.
« Les armées auraient le plus grand mal à remplir l’étendue des missions qui leur sont confiées si elles n’avaient pas le renfort des réservistes », a complété le général François Lecointre, leur chef d’état-major. Qui appelle même ces enthousiastes réservistes « à [les] aider à gagner la bataille de la fidélisation », au moment où trop de jeunes soldats, peu satisfaits, quittent les rangs.
Afin d’accompagner la montée en puissance de la réserve opérationnelle et, avec elle, l’essor de la Garde nationale – avec l’objectif de 40 000 volontaires engagés dans la réserve opérationnelle des armées à la fin 2018 –, les crédits prévus par le PLF sont les suivants :
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pour la masse salariale, 177 millions d’euros, soit + 40 % par rapport à 2017 ;
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pour équiper ces effectifs en effets de combat, 22,5 millions euros.
J’ai donc demandé à la Ministre s’il lui semblait que les moyens financiers étaient suffisants.
J’ai également souhaité savoir où en était la mise en place de la territorialisation de la réserve, que le rapport d’information que Jean-Marie Bockel et moi avons signé, en 2016, sur ce sujet, appelait de ses vœux ?
Nous avons également préconisé la mise en place d’une véritable gestion des ressources humaines en la matière. Le tableau encourageant des effectifs et des budgets n’a pas gommé certaines difficultés de la réserve : réticences des entreprises, paperasserie décourageante, information lacunaire… les réserves opérationnelles ont aussi leurs problèmes de fidélisation (en 2015, les départs égalaient les embauches). Les progrès sont-ils au rendez-vous ?
Florence Parly a confirmé que, aujourd’hui, la réserve était attractive. Des mesures indemnitaires ont été prises et continuent de l’être. Elle a souhaité par ailleurs raccourcir les délais de paiement des soldes des réservistes. En cours : le développement du portail numérique de recrutement et réengagement ainsi que la mise en place d’un partenariat avec les entreprises qui sera favorisé pour faciliter la mobilisation.