Le 27 juin dernier, la Commission des Affaires étrangères du Sénat recevait Patrick Youssef, directeur régional adjoint pour l’Afrique du Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Entré au CICR en 2005, M. Youssef a effectué des missions au Soudan, au Tchad, en Irak et à Guantanamo. De 2010 à 2013, il a été chef adjoint des opérations pour le Proche et le Moyen-Orient. Il a également dirigé la délégation du CICR en Irak pendant plus de deux ans. Depuis janvier 2016, M. Youssef est directeur régional adjoint pour l’Afrique et il gère à ce titre les opérations du CICR au Maghreb, dans la région du Sahel, dans le bassin du lac Tchad et en Afrique de l’Ouest.
Après nous être focalisés à de nombreuses reprises sur la situation sécuritaire au Sahel du fait de l’engagement de nos forces armées dans cette région, nous avons souhaité élargir quelque peu la perspective en évoquant l’Afrique de l’Ouest dans son ensemble et en mettant l’accent sur les aspects humanitaires. Les importants flux économiques et humains entre les différentes sous-régions nous incitent d’ailleurs à cette vue plus générale. On sait notamment que les pays côtiers et en particulier leurs zones urbaines sont en réalité la première destination des migrants en provenance du Sahel. Parallèlement, des routes de migration partent de plus en plus des pays de l’Afrique de l’Ouest pour rejoindre l’Europe via notamment la Libye. Cette question a d’ailleurs été abordée par le Président Macron lors de la première visite d’un chef d’Etat français au Ghana, le 30 novembre 2017. On sait que les flux en provenance de Guinée par exemple sont très importants. Quelles sont les conséquences humanitaires de ces mouvements migratoires ?
Par ailleurs, l’application du droit international humanitaire (DIH) est l’un des grands défis de cette région confrontée à de nombreux conflits, entre les populations et les groupes armés mais aussi entre ceux-ci et les armées régulières des pays de la région ou les forces internationale déployées sous l’égide des organisations internationales africaines ou de l’ONU. Récemment, au Mali, une fosse commune a été découverte dans le centre près de Mopti, et les forces armées maliennes pourraient être impliquées ; une enquête a été ouverte par le Gouvernement.
Dans ce contexte, il a été demandé à Patrick Youssef de nous présenter un état des lieux de l’application du droit humanitaire par les parties en présence et des efforts accomplis par le CICR pour améliorer cette application. Quels sont les effets sur le plan humanitaire des efforts accomplis pour lutter contre le terrorisme et pour réguler les migrations ?
Enfin, une autre question nous préoccupe particulièrement : celle de l’état des systèmes de santé en Afrique de l’Ouest quatre ans après la grande crise du virus Ebola de 2014.
Je suis intervenue pour parler de l’utilisation des drones comme solution robotique avancée pour lutter contre les épidémies de paludisme, mais également acheminer des médicaments, des poches de sang et du matériel médical, participer à la chaîne d’approvisionnement d’hôpitaux et d’établissements sanitaires reculés, mais également estimer les pertes avant récolte pour anticiper les risques de famin. En Tanzanie, des drones sont utilisés pour approvisionner les hôpitaux en médicaments et réaliser des cartographies. J’ai donc demandé à Patrick Youssef quel regard il portait sur l’utilisation des nouvelles technologies dans le domaine de la santé et dans la lutte contre la famine.
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