Le 31 octobre dernier, je suis intervenue en Commission des Affaires étrangères lors de l’audition de Rémy Rioux, directeur de l’Agence française pour le Développement (AFD).
L’occasion, pour moi, de l’interroger sur un dossier sensible.
Trois associations de la société civile gabonaise contestent le prêt accordé par l’AFD au gouvernement gabonais (avec garantie de l’État français) pour faire face à des échéances sur sa dette intérieure, au motif que ce financement ne contribue pas au développement économique du pays mais conforte un président à la légitimité contesté.
Le 20 juin 1990, François Mitterrand conditionnait, dans son discours de la Baule, l’aide au développement au progrès démocratique. Le 28 novembre 2017, le Président Macron déclare, à Ouagadougou : « je suis d’une génération qui ne vient pas dire à l’Afrique ce qu’elle doit faire et quelles sont les règles de l’État de droit. » En ce qui me concerne, je suis d’une génération qui ne comprend pas les accommodements qui conduisent l’AFD à octroyer un prêt au gouvernement gabonais pour rembourser sa dette intérieure. Cet argent ne contribue nullement au développement du pays ! Il conviendrait de repositionner l’aide au développement en fonction du respect élémentaire des droits de l’homme !
Quelle réponse a apporté Monsieur Rioux ? « Le Gabon est dans un cadre international classique qui vise à stabiliser son économie avec le soutien de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international. À la demande du Trésor français, la France prend sa part à cet effort de stabilisation macroéconomique du Gabon. » Convenons que ce n’est pas convaincant…