Le Sénat a adopté hier soir une proposition de loi qui met fin à l’iniquité qui consistait, pour les agricultrices et les agriculteurs non salariés agricoles, à voir leur retraite calculée sur l’intégralité de leur carrière.
Avec une retraite moyenne de 1 150 euros brut par mois, ils touchaient 350 euros de moins que la moyenne des retraités. Mais encore faut-il que leurs carrières soient complètes. Sinon l’écart entre le régime général et non-salariés agricoles se creuse davantage…
Je m’exprime avec émotion car la marche pour réparer l’injustice fut longue. Au motif que le système agricole était différent du système général, on a freiné pendant des décennies toute remise à plat. Après les débats de 2018 puis de 2020, nous nous retrouvons enfin dans un climat propice aux avancées. Ce n’est que le rattrapage d’une iniquité. Nous sommes le 1er février 2023 et on nous parle de 2026, dans trois ans. C’est bien long ! Mais il paraît qu’une telle réforme induit une lourde mise à jours des systèmes d’information de la
mutualité sociale agricole…
Face à la volonté parlementaire, il faut que le gouvernement donne un coup de collier pour que ceux qui déposeront demain leur dossier voient des changements.
Ce 1er février 2023, nous mettons donc fin à l’injustice du calcul des retraites. Une injustice, qui se rajoute à la longue série de calamités qui touchent le monde agricole depuis des années :
- les catastrophes climatiques aux conséquences terribles notamment pour la profession viticole (et la sécheresse à venir ne va rien arranger) ;
- des revenus très impactés par le poids des charges (électricité, intrants) ;
- le déséquilibre de leurs relations commerciales avec la grande distribution ;
- toujours un faible montant des pensions de retraite malgré leur revalorisation en 2021 ;
- les évènements géopolitiques qui remettent en question notre souveraineté alimentaire et la sécurité alimentaire mondiale.
Bref la liste est longue.
Ce n’est qu’un premier pas. Il serait grand temps de penser globalement et intelligemment aux réalités de notre monde agricole, et à faire cesser sa détresse.