En commission des affaires européennes, nous sommes revenus sur l’élection présidentielle en Ukraine qui a eu lieu le 21 avril dernier. Cette élection présidentielle marque l’élection d’un novice en politique, Volodymyr Zelensky. Cet acteur de l’émission télévisée humoristique « Serviteur du peuple » où il incarne un professeur d’histoire devenu par hasard Président d’Ukraine… a remporté 73% des voix. Il a largement dépassé le président sortant, Petro Porochenko. A 41 ans, il devient le plus jeune président de l’histoire de l’Ukraine.
Que retenir de cette élection ? Tout d’abord, la victoire de Vladimir Zelenski s’inscrit dans la continuité de ce que l’on peut observer en Europe. En Italie, en Slovaquie, en France pour ne citer que ces pays, de nouvelles figures ont émergé. Ces forces se sont retrouvées au pouvoir suite à une campagne de quelques mois, fulgurante, qui tranchait avec les méthodes des forces politiques traditionnelles. Volodymyr Zelensky a par exemple annoncé sa candidature lors d’un spectacle télévisé, il a refusé les meetings pendant la campagne du premier tour et a préféré faire des talkshows plutôt que des présentations formelles de son programme. De plus, cette élection peut aussi s’expliquer par le souhait, des Ukrainiens, de trancher avec l’Ukraine d’autrefois. Elle marque un rejet flagrant des élites et de la corruption qu’il conviendra d’analyser dans les prochains mois.
Zelenski aura plusieurs défis à relever durant son mandat. Premièrement, il va falloir qu’il s’affirme sur la scène internationale, en tant qu’« outsider » de la vie politique, qui ne connait pas forcément tous les codes. Concernant sa relation avec l’Union européenne, il a récemment choisi, pour sa première visite officielle, de se rendre à Bruxelles. Là-bas, il a demandé à l’Union Européenne d’intensifier ses pressions sur Moscou pour mettre fin à la guerre dans l’Est de l’Ukraine, mettant en avant le sort des enfants victimes du conflit. A ce titre, les relations entre Kiev et Moscou ne montrent aucun signe de progrès, Poutine n’ayant même pas félicité Zelenski au lendemain de son élection.
Je me rendrai en Ukraine mi-juillet dans le cadre du Partenariat oriental, sujet sur lequel je me suis déjà beaucoup impliquée. Ce déplacement sera l’occasion d’échanger avec les dirigeants et parlementaires ukrainiens sur les enjeux à venir entre l’UE et l’Ukraine, mais aussi entre l’Ukraine et la Russie.