Ce matin le groupe de suivi sur le Brexit a auditionné Nicole Fontaine, ancienne présidente du Parlement européen, Jean-Luc Sauron, professeur associé à l’Université Paris Dauphine et François Lafond de l’institut Jean Lecanuet. L’occasion de les interroger sur la réactivité européenne : je suis convaincue qu’il y a le temps de la décision et celui de la mise en pratique. Et c’est le laps entre ces deux temps qui est trop long. Par exemple : combien de temps faut-il pour que le PNR en matière de sécurité et de défense soit effectif et efficace au sein de l’Europe? Deux ans, alors que la menace est imminente…
Les américains ont un nouveau président. Nous aussi, européens, en avons un, en la personne de l’Italien Antonio Tajani, élu à la tête du Parlement le jour du discours de la première ministre du Royaume Uni Theresa May en faveur d’un « Brexit dur ». L’Europe, dont la construction est mise à mal, semble pour la première fois de son histoire prise en tenaille entre deux blocs qui souhaitent sa disparition, à l’est avec la Russie, à l’ouest avec les États-Unis et le Royaume Uni. Une nouvelle page européenne est-elle en train de s’ouvrir ? Que va devenir notre espace européen?
Je reste convaincue qu’il faut peser sur la défense. Nous avons un espace géopolitique extrêmement intéressant. Certes les états sont souverains, mais la souveraineté n’exclut pas la coalition. Il nous faut désormais apporter des réponses. Nous avons les outils. Ils n’ont jamais été mis en pratique, n’ont pas été activés.
L’Europe doit désormais être une réalité, et cessé d’être un cauchemar. Nous sommes en train de tracer une nouvelle époque : le pivot franco-allemand est essentiel mais il n’est pas exclusif. La dimension méditerranéenne est essentielle.