En l’absence de perspective de négociations, la situation en Israël et dans les Territoires palestiniens s’est dégradée. Afin de recréer une dynamique politique favorable à de nouvelles négociations entre Israéliens et Palestiniens eux-mêmes, une conférence internationale pour la paix au Proche-Orient a été organisée en France dimanche 15 janvier 2017 à l’initiative du Gouvernement français.
Cette réunion a rassemblé de nombreux pays ou organisations internationales (70 environ), dont les principaux acteurs internationaux concernés : le Quartet (États-Unis, Union européenne, Russie, Nations-Unies), les cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations-Unies, des partenaires arabes, européens, les pays du G20 et autres acteurs intéressés par la paix. Le rôle de la France était de faire part à Israël et à l’Autorité palestinienne du message de la conférence.
Ces pays et organisations internationales ont solennellement réitéré leur engagement en faveur de la solution à deux Etats israélien et palestinien, avertissant qu’ils ne reconnaîtraient pas d’actions unilatérales qui menaceraient une solution négociée, particulièrement sur la question des frontières ou sur le statut de Jérusalem. Les Israéliens et les Palestiniens, dont les négociations sont gelées depuis près de trois ans, n’étaient pas présents à Paris. Si les Palestiniens sont en faveur d’un mécanisme international de résolution du conflit, les Israéliens sont eux radicalement opposés à toute approche multilatérale du dossier, qui inclurait des acteurs « hors du Proche-Orient ».
Le 18 janvier 2017, la Commission des Affaires étrangères du Sénat a auditionné Ludovic Pouille, directeur-adjoint d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient au ministère des affaires étrangères et du développement international, S.E Mme Aliza Bin-Noun, ambassadeur d’Israël en France, et enfin S.E M. Salman El-Herfi, ambassadeur, chef de la mission de Palestine en France. Ces auditions ont eu pour objectif d’éclairer les parlementaires français sur la mise en oeuvre de l’initiative française pour la paix au Proche-Orient.
Israël n’a pas participé à la conférence qui réitérait le soutien de la communauté internationale à une solution au conflit israélo-palestinien sur la base de deux États. Selon Aliza Bin-Noun, « Israël est prêt à mener des discussions directes avec Mahmoud Abbas, mais ce n’est pas la communauté internationale qui va lui dicter sa politique », a-t-elle expliqué. Comme elle l’a clairement indiqué sur Twitter : « Il n’y a aucune alternative à un dialogue direct entre #Israel et les Palestiniens. C’est le seul chemin vers la paix ».
À cette occasion, j’ai pu demander à Madame Bin-Noun quelle était, selon elle, la position de la population israélienne vis-à-vis de la conférence de paix, notamment au regard d’une pétition qui a été présentée par une importante délégation de personnalités israéliennes à l’ambassadrice de France en Israël, Hélène Le Gal, pour soutenir l’initiative française. Alors que l’ambassadrice israélienne, elle-même, protestait contre la conférence du 15 janvier, je lui ai demandé si cette pétition n’était pas le marqueur d’une division au sein de l’opinion publique israélienne.
J’ai également soulevé le problème des interminables prétextes à ne pas engager concrètement des négociations de paix, prétextes qui permettent le maintien d’un statu quo arrangeant la continuation des « implantations » israéliennes et favorisant les réactions terroristes, voire la menace de l’Organisation de l’État islamique.
Enfin, j’ai souhaité qu’elle clarifie ses propos sur une position qui m’a fortement interrogée, à savoir celle relative à la reconnaissance d’un État juif – et donc d’une « nationalité juive » – en lieu et place de l’État d’Israël, sur une terre porteuse des trois grandes religions monothéistes.
Retrouvez les réponses de l’Ambassadrice dans la vidéo ci-dessous :
De son côté, le chef de la mission Palestine en France, Salman El-Herfi, est revenu sur les objectifs et les engagements de la conférence de Paris pour la paix au Proche-Orient, en félicitant l’initiative et en réitérant la nécessité du rôle de la Communautés internationale et le rejet de la posture guerrière du gouvernement israélien. Tout en rappelant que la France qui défends la solution des deux États, n’avait pour sa part toujours pas reconnu l’État palestinien, j’ai remarqué que ses attentes vis-à-vis de la Communauté internationale et notamment de la France était très importantes.
J’ai donc souhaité qu’il précise quelle était sa vision des relations entre la Palestine et Israël, et, comment la Palestine envisageait de contribuer aux efforts de négociations alors que Mahmud Abbas, chef de l’Autorité palestinienne, refuse le dialogue direct avec Benyamin Natanyahu, même en présence de l’Égypte et de la Jordanie.
Retrouvez les réponses du chef de la mission Palestine en France dans la vidéo ci-dessous :