30 propositions concrètes pour une relance du tourisme dès cet été

La cellule de veille et de contrôle de la commission des affaires économiques du Sénat a remis au secrétaire d’État Jean-Baptiste Lemoyne un plan de trente propositions pour une relance du tourisme dès cet été, fruit de dizaines d’auditions et d’innombrables courriers envoyés aux sénateurs par les entreprises de proximité sur les territoires. Pour nous, le tourisme fait partie de notre paysage national, de notre art de vivre, de notre patrimoine commun. Il représente entre 7 à 8 % du PIB. Nous le devons aux plus de deux millions de Français et aux 300 000 entreprises qui font vivre ce secteur d’activité. L’État doit être à leurs côtés. Sans réaction de solidarité massive, ce sont des emplois, des compétences et des savoir‑faire par milliers que nous pourrions perdre. La priorité doit aller au rétablissement de la confiance des professionnels et des touristes pour assurer la reprise du tourisme.

Mes collègues membres de la commission en témoignent très justement : « Certes, cette saison touristique ne ressemblera pas aux autres. Mais elle est possible, à condition de se dérouler dans des conditions sanitaires irréprochables, et nous pouvons faire confiance aux professionnels et au couple maire‑préfet pour s’en assurer. Cela suppose néanmoins un discours clair et une communication massive sur le calendrier et les modalités de reprise. Or, actuellement, c’est le flou qui règne« , estime ma collègue des Pyrénées-Orientales.

Nous estimons que les mesures de soutien à la trésorerie sont bienvenues mais insuffisantes en l’état. Pour ma collègue sénatrice des Français de l’étranger, « ce sont les petites structures qui courent les plus grands risquesIl y a encore de nombreux ajustements à effectuer pour un soutien véritablement adapté aux besoins des professionnels du tourisme, comme l’allongement des reports d’échéance bancaire, ou l’élargissement des critères d’éligibilité au prêt garanti par l’État et au fonds de solidarité. Ces mesures de trésorerie devront accompagner la reprise, sans quoi les professionnels risqueraient de se retrouver face à un mur dans quelques mois ! Les assureurs devraient également renforcer leur mobilisation« .

Pour ma collègue de Lozère, « les mesures de soutien doivent concerner l’ensemble des acteurs de la filière touristique – je pense notamment aux gîtes ruraux, qui ne doivent pas être oubliés. Je m’inquiète également pour la situation de l’emploi des saisonniers, c’est tout un savoir‑faire qui risque d’être perdu si l’État ne prend pas les mesures nécessaires ». 

Nous plaidons pour un plan de relance du tourisme dès cet été. « La relance du tourisme passera par le soutien de l’État à la demande et à l’offre. À la demande, car ce serait une double peine pour les plus démunis que de ne pas pouvoir prendre la route cet été. Et à l’offre, car c’est aussi par l’investissement que notre industrie du tourisme survivra à la crise sans précédent que nous vivons. Nous souhaitons aussi que ce plan de relance soit conçu dans le cadre d’un Conseil national du tourisme, dont la feuille de route devrait être mise en œuvre par un ministre du tourisme de plein exercice ! » plaide mon collègue de Haute-Saône.