À Belgrade, j’alerte sur les conséquences directes du changement climatique, notamment dans l’Aude.

Plus de 1700 parlementaires, partenaires onusiens et de la société civile du monde entier se sont réunis à Belgrade (Serbie) à l’occasion de la 141e Assemblée de l’UIP, qui s’est tenue du 13 au 17 octobre 2019. 

Lors de cette Assemblée, dont le thème général était le renforcement du droit international, nous nous sommes penchés entre autres, sur les dernières avancées en matière de renforcement de l’égalité des sexes, d’autonomisation des jeunes, de défense des droits de l’homme des parlementaires, de couverture sanitaire universelle, mais aussi des conséquences du changement climatique. 

C’est sur ce dernier point que j’ai souhaité intervenir lors de la commission du développement durable, du financement et du commerce. 

Le changement climatique est en effet l’un des plus grands défis sécuritaires du XXIème siècle. Le lien entre risques climatiques et conflits est complexe, il se recoupe souvent avec des facteurs politiques, sociaux, économiques et démographiques. A mon sens, il convient, dès à présent, d’en prendre la mesure et d’agir avec urgence. 

Concrètement, que provoquera le changement climatique ? Il provoquera la migration de plus de 140 millions de personnes d’ici à 2050 en Afrique, en Asie, en Amérique latine. A la clé, une exacerbation des conflits et des tensions. 

J’utilise ici le futur, mais pour des millions d’individus à travers le monde, le dérèglement climatique est déjà un quotidien. Dérèglement climatique qui touche en premier lieu les personnes en situation de pauvreté. De manière non exhaustive, j’ai en tête le tremblement de terre en Haïti en 2010, j’ai en tête les ouragans Irma, Harvey, Maria de 2017, les inondations en Asie du Sud-est, la sécheresse en Somalie qui continue… En 2017, c’est près de 18 millions de personnes qui ont été déplacées à la suite de tempêtes, de sècheresses, d’inondations. 

J’ai pu constater et mesurer directement l’ampleur du changement climatique, il y a à peine un an, dans l’Aude, où dans la nuit du 15 au 16 octobre 2018, plusieurs cours d’eau sont sortis de leur lit, entrainant des destructions et provoquant la mort de 15 personnes. Ces inondations ont été terribles pour notre département. Toutes les victimes doivent être indemnisées. Il faut plus globalement, prendre la mesure de la vulnérabilité́ de notre territoire face aux risques climatiques. Un Français sur quatre est en effet exposé à un risque d’inondation sur son lieu d’habitation, presque toutes les communes de France ont déjà été frappées par une catastrophe naturelle depuis 1982, la sécheresse et ses dommages diffus sur les constructions concernent la quasi-totalité du territoire national… 

Parce que les risques climatiques menacent directement la vie et les moyens de subsistance de nombreuses personnes à travers le monde nous devons faire le choix de l’action. Débattre de ce sujet, avec des parlementaires du monde entier était une première étape.  Je reste bien évidemment fortement mobilisée pour notre territoire.