Aidons les commerces de gros alimentaire et non alimentaire à faire face à la crise

J’ai interrogé le ministre de l’économie, des finances et de la relance sur les mesures à prendre pour accompagner au mieux les commerces de gros alimentaire et non alimentaire.

Les entreprises de secteurs connexes, qui ont subi une très forte baisse d’activité, font l’objet d’un soutien renforcé par l’État. Les activités bénéficiant de ce soutien sont réparties en deux catégories : les secteurs de l’hôtellerie, restauration, cafés, tourisme, événementiel, sport, culture qui sont les plus durablement affectés car soumis à des restrictions d’activité allant au-delà du 11 mai 2020 (liste S1) ; et les activités en amont ou aval de ces secteurs (liste S1 bis).

Alors que les entreprises de la liste S1 sont bien accompagnées, leurs fournisseurs, les grossistes, entreprises de la liste S1 bis, souffrent, peinent, survivent. En effet la fermeture administrative de leurs clients (restaurateurs, discothèques, cafés, hôteliers, traiteurs ; mais aussi associations et entreprises de l’événementiel) depuis de longues semaines engendre des conséquences très lourdes pour leur activité.

En répercussion directe de la fermeture des commerces du secteur CHR, la crise sanitaire porte un coup d’arrêt violent à l’activité de leurs entreprises. Le couvre-feu à 18 heures a empiré leur situation. Leur activité ne fait plus face à ses coûts fixes et variables. Plus aucune règle de gestion n’est valable. Leurs marges ne couvrent plus les besoins de l’activité de leurs entreprises. Comment faire face ?

Si les mesures d’accompagnement économiques et sociales prises par le gouvernement pour compenser les fermetures sont louables (chômage partiel et prêts garantis par l’État) et ont permis de supporter la perte brutale de chiffre d’affaires intervenue dès le premier confinement, elles semblent inadaptées au modèle économique de leur entreprise.

La persistance de la situation attaque désormais les fonds propres de leurs entreprises et donc leur viabilité. En effet les critères retenus, y compris dans le cadre des annonces faites par le Gouvernement le 14 janvier 2021, ne leur permettent pas d’en bénéficier.

C’est pourquoi il est essentiel que le déclenchement des aides intervienne dès – 30 % de perte de chiffre d’affaires sur les périodes concernées par les fermetures, faute de quoi, toutes les entreprises de ce secteur d’activité sont appelées à disparaitre, avec de lourdes conséquences sur leurs 150 000 collaborateurs.

Ce secteur d’activité doit donc être accompagné à la même hauteur que leurs clients, avec notamment :

  • un basculement de leurs activités de commerce de gros alimentaire de la liste S1 bis vers la liste S1, assurant ainsi à leurs entreprises un accompagnement à hauteur de celui accordé à leurs clients, puisqu’ils dépendent de la même décision de fermeture administrative ;
  • le bénéfice du régime d’aide pour la prise en charge des coûts fixes ;
  • un régime d’indemnisation du chômage partiel aligné sur celui de leurs clients de la restauration, sans critère limitant l’accompagnement de la prise en charge ;
  • une exonération des charges sociales sur les périodes de fermeture des établissements de leurs clients restaurateurs ;
  • l’éligibilité au fond de solidarité dès 30 % de perte de chiffre d’affaires mensuel avec le versement d’aides proportionnelles à leur perte d’activité liée à la fermeture administrative de leurs clients.

Je lui demande de prendre en considération ces demandes et de mettre en œuvre ces mesures de toute urgence.