Budget 2019 : Je défends l’augmentation des crédits pour nos Missions locales

Je suis intervenue tard dans la nuit du 4 au 5 décembre en séance au Sénat pour défendre un amendement que nous avons déposé avec les sénateurs socialistes, qui visait à augmenter de 8,2 millions d’euros les crédits alloués aux missions locales. Le Gouvernement veut nous faire croire que les crédits qui leur sont alloués sont constants. La réalité, c’est qu’elles vont perdre 8,2 millions d’euros au titre des conventions pluriannuelles d’objectifs conclues avec l’État, alors qu’elles ont la charge de la montée en puissance de la Garantie jeunes ! C’est un véritable tour de passe-passe.

Lors de la présentation du Plan pauvreté, le Gouvernement a annoncé sa volonté de faire bénéficier de la Garantie jeunes 100 000 jeunes en plus. Ce n’est donc qu’un écran de fumée ! La gestion de ce dispositif est de surcroît un système très complexe à mettre en œuvre, tant dans ses obligations de résultats excessives que dans ses modalités d’évaluation inadaptées. « Le département de l’Aude a été un département pilote. Nous avions au départ un très bon taux de sortie mais il est aujourd’hui en baisse : les missions locales n’ont plus les moyens d’accompagner les jeunes. Au final, elles ne perçoivent en moyenne que 85 % des financements. Il faut par conséquent simplifier cette bureaucratie excessive et non supprimer les crédits ! »

J’ai interrogé la Ministre du Travail sur l’ambition réelle du Gouvernement : « S’agit-il d’affaiblir ces opérateurs de l’emploi, pourtant reconnus, pourtant spécialisés, pourtant de proximité ? S’agit-il de les affaiblir encore et encore, afin de montrer qu’elles n’ont pas la capacité de réaliser cette prise en charge des jeunes et de justifier leur fusion future avec Pôle emploi ? On connait la méthode. »

Cela serait une terrible erreur. Les élus, sur l’ensemble de nos territoires y sont fermement opposés. Le Premier ministre a fait cette annonce brutale sans concertation en juillet dernier, et c’est à une véritable levée de boucliers qu’il s’est confronté. Il a rétropédalé depuis et annoncé que cette fusion ne serait qu’une expérimentation basée sur le volontariat des missions locales. « Mais quelles garanties pour l’avenir ? Les missions locales ne font pas le même métier que Pôle emploi. Et il faudrait que les élus maintiennent leur contribution financière tout en abandonnant leurs responsabilités et leur autonomie stratégique ? Il n’en est pas question. »

Malheureusement l’amendement n’a pas été adopté par le Sénat. Pire, la Ministre du Travail n’a évoqué que la nécessité de simplifier les circuits de financement, ne répondant aucunement aux problématiques que nous avons mises en avant.

Je tiens à réitérer tout mon soutien aux Missions locales et leur garantis toute ma vigilance pour protéger leur activité.