Fermetures de classes dans les communes audoises de Couiza, d’Esperaza, de Luc-sur-Aude et de Montazels : qu’en est-il vraiment ?

Sans réponse de la Direction des affaires Scolaires de l’Aude, j’ai souhaité interroger le ministre de l’Education nationale sur les annonces et/ou rumeurs de fermetures de classes maternelles et élémentaires dans les communes audoises de Couiza, d’Esperaza, de Luc-sur-Aude et de Montazels.

Ces informations, si elles s’avèrent vraies, sont particulièrement inappropriées, et ce au regard de plusieurs aspects :

  • au regard des annonces ministérielles en faveur du renforcement des moyens pour l’enseignement primaire, car supprimer des classes reviendrait à prendre des mesures à l’encontre de ces enjeux, avec pour conséquence des classes plus chargées, des double ou triple niveaux et surtout la perte de la classe de CP unique ;
  • au regard du contexte sanitaire, car il est surprenant d’envisager une fermeture de classes avant de connaitre l’évolution de la pandémie qui nous touche et ses conséquences à court, moyen et long terme. 
  • au regard des investissements financiersréalisés par ces communes pour assurer l’entretien, la modernisation des établissements scolaires et l’amélioration des conditions de travail pour les enfants et les enseignants, de décider de façon unilatérale de fermer des classes.
  • au regard des nouveaux programmes immobiliersqui ont vu le jour dans certaines de ces communes et qui vont accueillir de nouvelles familles avec enfants.
  • au regard des réalités et des difficultés du milieu rural, de ses familles avec peu de moyens n’ayant pas forcément l’accès, les compétences et l’accompagnement face aux nouvelles technologies, qui demandent une forte mobilisation de la communauté éducative sur les matières fondamentales ; fermer des classes irait à l’encontre des besoins réels des enfants.
  • au regard des difficultés scolaires de nombreux enfants, dont certains ont des Plan d’Accompagnement Personnalisés, d’autres un dossier en attente de la MDPH, certains enfin attendent la nomination de l’AVS pour lequel ils ont une notification. La désertification médicale a aussi pour conséquence l’adaptation et la flexibilité des enseignants, pour ne pas pénaliser les enfants. Fermer des classes compliquerait encore plus cette réalité tristement acrobatique.

Les élus, les parents d’élèves, nous sommes tous mobilisés, et nous demandons un moratoire qui serait a minima pour les enseignants le juste témoignage de la reconnaissance de leur dévouement, de leur engagement et de leur volontariat en cette période difficile et exceptionnelle. 

Je demande au Ministre de préciser la réalité de ces fermetures de classe, de prendre en compte les lourdes conséquences si ces informations étaient avérées, et de bien vouloir sursoir à appliquer de telles mesures au vu de l’ensemble des éléments avancés.