Tous les six mois, un pays de l’Union européenne prend la Présidence du Conseil de l’UE. Depuis le 1er juillet, c’est l’Autriche qui a ce rôle avec comme devise « Une Europe qui protège ». Dans ce cadre, la Commission des Affaires européennes du Sénat a auditionné, jeudi 5 juillet dernier, Walter Grahammer, ambassadeur d’Autriche en France.
Le gouvernement du chancelier conservateur Sebastien Kurz, qui a été élu en octobre 2017, défend en effet une ligne « dure » sur l’immigration, plaidant une politique migratoire européenne restrictive, qui passerait par un renforcement de la protection des frontières extérieures de l’UE.
Dès lors, il ne serait pas souhaitable que l’Autriche se serve de cette présidence pour structurer une coalition de pays anti-immigration en Europe. L’Autriche pourrait en effet se faire le porte-parole des pays du Groupe de Visegrad mais également de la Grèce et de l’Italie. C’est d’ailleurs ce qui est ressorti du dernier sommet européen des 28 et 29 juin : les États d’Europe de l’Est, l’Italie et la Grève ne veulent plus se faire imposer des populations migrantes sur leurs territoires.
Plus récemment, une note sortie dans la presse fait état d’une position très dure de l’Autriche concernant la politique migratoire européenne. L’Autriche plaiderait pour un système où aucune demande d’asile ne sera déposée sur le sol européen.
J’ai donc demandé à Monsieur Walter Grahammer des garanties sur le fait que l’Autriche ne profite pas de sa présidence européenne pour promouvoir des positions nationales. L’Europe doit se montrer très résiliente, et une note comme celle dévoilée dans la presse ne met pas en confiance sur les intentions autrichiennes.