Moratoire sur la fermeture des classes dans les écoles audoises : le ministre répond à côté.

En février dernier plusieurs maires de l’Aude apprenaient la fermeture de 13 classes dans notre département. Élus, parents, enseignants, nous considérons ces annonces comme particulièrement inappropriées et en complet décalage avec la situation actuelle.

Et ce au moins pour 4 raisons, au regard :

  • des annonces récentes du Ministre, en faveur du renforcement des moyens pour l’enseignement primaire. Supprimer des classes reviendrait à prendre des mesures à l’encontre de ces enjeux, avec pour conséquences des classes plus chargées, des double ou triple niveaux et surtout la perte de la classe unique de cours préparatoire;
  • du contexte sanitaire, car il est surprenant d’envisager une fermeture de classes avant de connaître l’évolution de la pandémie qui nous touche et ses conséquences à court, moyen et long terme ;
  • des investissements financiers réalisés par ces communes pour assurer l’entretien, la modernisation des établissements scolaires et l’amélioration des conditions de travail pour les enfants et les enseignants ;
  • des difficultés de nombreux enfants et notamment des enfants en situation de handicap accompagnés par les aides AESH. Comme c’est le cas à l’école élémentaire Jean Jaurès de Carcassonne, où 7 élèves en situation de handicap bénéficient d’accompagnement par des AESH mutualisés à hauteur de 48h par semaine, équivalant à moins de 2 heures par jour par enfant. Ce qui est un message d’urgence : ces enfants ont des droits, et il est grand temps qu’ils soient respectés.

Malgré les quelques résultats obtenus grâce à la mobilisation, ce n’est pas suffisant. La problématique doit être considérée dans sa globalité. Le 6 mai au Sénat j’ai donc demandé un moratoire sur ces fermetures de classe, et j’ai demandé que ces fermetures de classes soient conditionnées à l’accord des maires des communes concernées. Comme pour les écoles.
À Salsigne pour ne citer que cette commune, le maintien de la classe est conditionné par l’arrivée de nouveaux enfants, grâce aux programmes immobiliers. Mais ces opérations immobilières elles sont en cours, retardées par la crise. Ces phases sont transitoires. Or lorsqu’une classe est fermée, elle ne ré-ouvre pas.
J’ai donc demandé au ministre de maintenir ces classes ouvertes, d’accepter ce moratoire, d’accepter l’avis conforme du maire, de ne pas supprimer de classes dans l’Aude.

Vous pourrez le constater en regardant la vidéo, la réponse tombe complètement à côté. Je vais donc écrire au Ministre afin d’avoir enfin une réponse convenable, à la hauteur des attentes de la communauté éducative.