Route de la soie, alliance atlantique, relations avec l’Union européenne : quelle place pour la Turquie ?

Le 21 mai, la Commission des affaires étrangères et de la défense du Sénat a auditionné Faruk Kaymakci, le vice-ministre turc des affaires étrangères. Si la Turquie est alliée de la France dans le cadre de l’OTAN, il nous est néanmoins apparu nécessaire de faire la lumière sur un certain nombre d’éléments qui participe de l’obstruction de nos relations.

Aussi, j’ai interpellé le vice-ministre afin qu’il nous donne un éclairage sur les relations entre la Turquie et la Chine. Faruk Kaymakci a expliqué la position centrale qu’occupe la Turquie dans l’un des corridors des « nouvelles routes de la soie » chinoise. Si le vice-ministre se félicite des bonnes relations en termes d’échanges et d’investissement, je lui ai demandé de s’exprimer sur le traitement des Ouïghours. Ces populations Turcophones du Xinjiang font l’objet d’un traitement particulièrement sévère de la part de Pékin. Aussi, le vice-ministre a indiqué que la condamnation par la Turquie du traitement réservé aux Ouïghours est un élément de tension persistant dans ses relations avec la Chine.

Par ailleurs, nous avons évoqué le rôle de la Turquie au sein de l’alliance atlantique. Particulièrement engagée dans les institutions de l’OTAN, la Turquie dispose d’une des armées les plus puissantes en Europe et accueille de nombreuses bases de lancement de missiles. Les membres de la commission ont évoqué les accords commerciaux controversés signés entre la Turquie et la fédération de Russie dans le domaine de l’armement. À ce propos, le vice-ministre a réaffirmé l’engagement européen de la Turquie dans la défense du continent. Par ailleurs, selon lui, cela ne remet nullement en cause la compatibilité des armements turques avec ceux des partenaires de l’alliance.

Enfin, nous avons abordé le sujet de l’adhésion turque à l’Union européenne. Le vice-ministre s’est montré extrêmement optimiste concernant les projets de réforme portés par la Turquie, tout en réaffirmant sa volonté d’adhésion. Néanmoins, il rapidement apparu que sur la question kurde, sur celle de Chypre ainsi que les enjeux ayant trait aux droits de l’Homme, peu de progrès sont à mettre au crédit du gouvernement turque.