Gérer le trafic spatial et promouvoir une vision européenne en matière de durabilité des activités spatiales

ppr24-158

J’ai mené, avec le président de la Commission des Affaires européennes du Sénat, les travaux sur la proposition de résolution européenne (PPRE) sur la gestion du trafic spatial et le développement d’un espace « vert », déposée par notre collègue Ludovic Haye.

Continuer la lecture de « Gérer le trafic spatial et promouvoir une vision européenne en matière de durabilité des activités spatiales »

Si le budget 2024 n’avait pas été censuré… voici ce qu’il en était du programme finançant la prospective de la politique de défense et le renseignement (programme 144)

En 2025, le programme 144 sera doté de 2,1 milliards d’euros en crédits de paiement (CP), soit une progression de 5,5 % par rapport à 2024. Cette évolution est conforme à la trajectoire fixée en loi de programmation militaire (LPM) pour les années 2024 à 2030 et il convient de le saluer.

Avec 508 millions d’euros de crédits de paiement dédié en 2025 à l’action n° 3 « Recherche et exploitation du renseignement intéressant la sécurité de la France » (contre 476 millions d’euros en 2024), le budget de fonctionnement, d’investissement et d’intervention de la direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) et de la direction du renseignement et de la sécurité de la défense (DRSD) progressent conformément à l’objectif fixé par la LPM de doublement des crédits en 2030 par rapport à 2017. Les effectifs vont également progresser. Ce sont donc au total sur les programmes 144 et 212 près de 1,25 milliard d’euros consacré à la fonction de renseignement extérieur, de sécurité et de défense.

De même, hors dissuasion, les crédits d’études amont s’établiront à 832 millions d’euros en 2025 ce qui devrait permettre de répondre globalement aux besoins. Cet effort en faveur de l’innovation ne doit pas être relâché, celle-ci contribuant de manière décisive au maintien de la supériorité opérationnelle de nos armées.

Une partie de ces crédits sera consacrée au financement des grands démonstrateurs prévus par la loi de programmation militaire.

Plusieurs innovations, dont certaines étaient appelées de nos vœux sont à saluer : recours au partenariat d’innovation, destiné à faciliter le passage à l’échelle, poursuite et extension de la démarche Perseus (tests de technologies en conditions réelles) initiée par la marine nationale, ou encore mise en place d’un commandement du combat du futur au sein de l’état-major de l’armée de Terre.

Si des avancées ont eu lieu sur la question de l’accès au financement des entreprises de la BITD, cette problématique demeure d’actualité. C’est pourquoi il faut des initiatives gouvernementales rapides sur ce sujet.

Continuer la lecture de « Si le budget 2024 n’avait pas été censuré… voici ce qu’il en était du programme finançant la prospective de la politique de défense et le renseignement (programme 144) »

Retour sur… ma mission d’observation de l’élection présidentielle en Moldavie

J’ai souhaité effectuer ma première mission d’observation électorale au titre de l’AP-OSCE en Moldavie, pour le premier tour de l’élection présidentielle, le 20 octobre dernier.

C’est sa trajectoire européenne qui a déterminé la politique du pays depuis la première élection de Maïa Sandu à la présidence de la République de Moldavie en novembre 2020 et plus encore depuis que le statut de candidat lui a été reconnu en juin 2023 et que l’ouverture de négociations a été décidée par le Conseil européen de décembre dernier.

C’est un défi considérable pour ce pays niché entre la Roumanie et l’Ukraine, au territoire morcelé, avec une région autonome au Sud, la Gagaouzie, et un territoire autoproclamé « indépendant » à la suite du conflit gelé de 1992 qui avait suivi l’indépendance de la Moldavie en 1991, la Transnistrie, où stationne l’armée russe et où se trouvent d’importants et anciens dépôts de munitions. La population, vieillissante en raison d’un fort exode des Moldaves en âge de travailler, est d’environ deux millions et demi de personnes, dont quelque 350 000 en Transnistrie. Rappelons que plus de la moitié de la population active détient déjà un passeport roumain, donc va et vient librement dans l’UE, notamment pour travailler, produisant ainsi près du quart du PIB de ce pays

Continuer la lecture de « Retour sur… ma mission d’observation de l’élection présidentielle en Moldavie »

N’abandonnons pas les femmes afghanes.

l24-134-syn

Comme d’autres causes tout aussi justes, celle des Afghans avait fini, après les milliards déversés par la communauté internationale, par susciter une forme de lassitude. Devant les échecs répétés à résorber totalement le mouvement taliban, les Etats-Unis ont en effet, sous l’impulsion du président Trump, engagé des négociations directes avec ce dernier, sans même y associer le gouvernement afghan. L’accord de Doha signé le 29 février 2020 prévoyait que les Talibans s’abstiendraient désormais d’attaquer directement les forces de la coalition et de soutenir le terrorisme international ; en échange de quoi les troupes étrangères se retireraient au bout de 14 mois. L’accord prévoyait aussi l’ouverture d’un processus de réconciliation inter-afghane.

En réalité, en négligeant d’associer le gouvernement aux discussions, on lui portait un coup fatal. Sa légitimité était minée, celle des Talibans renforcée ; ces derniers n’avaient aucune raison d’engager un processus de réconciliation avec une autorité qu’ils n’avaient jamais reconnue. L’accord était donc, dans une très large part, un faux-semblant qui permettait aux Etats-Unis de mettre fin au gouffre financier qu’était l’aide financière et militaire à l’Afghanistan. L’Union européenne était, elle, demeurée largement spectatrice.

Continuer la lecture de « N’abandonnons pas les femmes afghanes. »

L’Arabie Saoudite : l’avenir à marche forcée?

En 2015, l’Arabie saoudite pouvait à bon droit faire figure de pays le plus rétrograde du monde. On y décapitait les criminels, les femmes n’avaient pas le droit de conduire, la société semblait étouffer dans un écheveau de prescriptions et d’interdits religieux absurdes, inspirés par une lecture fondamentaliste de l’islam, sous la férule de dirigeants toujours plus âgés.

Moins de dix ans plus tard, sous l’impulsion de son jeune prince héritier Mohammed ben Salmane, et même si le pays n’est clairement pas devenu la patrie des droits de l’Homme, il se projette dans l’avenir avec confiance, engagé dans un vaste plan de transformation de son économie, de sa société, et même de son histoire.

Ces transformations ont une influence profonde sur la manière dont ce pays pense sa place dans la région et dans le monde. Il convient donc d’en tirer les conséquences pour la relation franco-saoudienne, ainsi que sur le devenir d’un Moyen-Orient dont l’Arabie saoudite est plus que jamais le pivot.

Nous nous sommes rendues dans ce pays en juin dernier afin de mieux comprendre ces changements. Nous avons notamment visité la ville d’al-Ula, foyer de la coopération franco-saoudienne en même temps que témoin des transformations du pays, et rencontré de nombreux dirigeants politiques, chercheurs, directeurs d’agences d’État.

Ces échanges nous ont convaincues de l’importance de ce qui se joue en Arabie saoudite, pour le pays, pour la région et pour la relation bilatérale.

r24-102-syn-1