Oui à la ratification de l’accord d’association entre l’Union européenne et l’Ukraine !

Après avoir défendu l’accord d’association entre l’Union européenne et la Moldavie, le Sénat a examiné le 7 mai l’accord d’association entre l’UE et l’Ukraine. Je suis intervenue à la tribune pour défendre cet accord indispensable à l’évolution du Partenariat oriental.

Il est grand temps que nous nous posions les questions suivantes : l’Europe mène-t-elle une politique de coopération régionale avec ces ex-républiques soviétiques suffisamment ambitieuse ? Comment faire du Partenariat oriental, sinon un outil véritablement efficace, une réalité pour tous ?

Retrouvez le compte-rendu de mon intervention en cliquant sur ce lien.

Nous devons croire aux promesses du Partenariat Oriental. Mais il faut de toute urgence que l’Europe prenne conscience, eu égard à un contexte géopolitique difficile, que la modernisation de ce Partenariat est désormais une question de survie pour ces ex-républiques soviétiques que nous nous devons plus que jamais d’épauler. Elles ont en effet besoin que l’Europe les aide à s’assumer.

En ce sens Le Président Francois Hollande a tracé la voie avec les accords de Minsk 2 qui doivent nous inciter à regarder les choses diplomatiquement et pragmatiquement. Les équilibres sont fragiles et ce n’est pas parce qu’ils sont fragiles que nous devons désespérer.

A ce jour, la situation n’est pas simple, le long parcours emprunté par l’accord qui nous est soumis en témoigne largement et les années écoulées pèsent lourd dans le processus. Au fil du temps, l’offre de partenariat de l’Union n’a pas eu la même portée pour tous les pays partenaires. Peut-on affirmer qu’elle a contenu des avancées notables pour un pays comme l’Ukraine, pays pionnier qui a fait figure de modèle pour les relations bilatérales que l’UE proposait dans le cadre du Partenariat oriental ? J’en doute.

Mais en la matière toutes les pierres sont loin d’être dans le jardin de l’Europe. Les liens entre l’UE et l’Ukraine étaient déjà altérés depuis plusieurs mois par le cours politique suivi par l’Ukraine elle même et par le contexte régional « mouvant ».

Je ne pense pas que le Partenariat oriental ait échoué. A l’évidence, il n’est pas équipé pour répondre à un scénario aussi grave que celui qui se passe en Ukraine depuis plusieurs mois. Où sont les instruments concrets qui auraient permis à l’UE d’aider ses partenaires à faire face aux pressions telles le blocage des flux de marchandise… ? Ces défauts expliquent peut-être pourquoi seuls 3 Etats sur les 6 participent effectivement à l’Initiative. Et leur nombre serait tombé à deux si les citoyens ukrainiens ne s’étaient pas mobilisés pour manifester leur volonté de rapprochement avec l’Union européenne. « L’Europe ne peut pas être entière sans l’Ukraine » disait il y a quelques jours le président ukrainien Petro Poroshenko sur une chaîne d’information française. Ce qui est sûr, c’est que l’offre européenne devient finalement ce que les pays partenaires en font. Et l’Ukraine se bat pour l’Europe. Le soulèvement populaire de Maïdan l’illustre parfaitement. La signature de cet accord d’association par le gouvernement provisoire quelques mois à peine après le départ de Victor Ianoukovitch (ratification le 16 septembre 2014) prouve la pugnacité de ce pays.

Comment faire alors pour que le Partenariat oriental ne soit pas qu’un mirage ? Pour les européens que nous sommes, les accords d’association semblent n’être qu’une simple impulsion. Mais pour la jeunesse ukrainienne c’est un puissant symbole révolutionnaire. Et c’est pourquoi le sommet de Vilnius de novembre 2013 apparaît de plus en plus comme ayant été le préambule à l’acte III de la politique de coopération régionale de l’Union européenne avec ces pays.

Cet accord que nous examinons aujourd’hui accélère le rapprochement économique avec l’UE. Il constitue une réelle chance pour l’Ukraine, pour l’Europe, et pour la France. Par delà, les analyses et les regrets, sa ratification s’impose comme une évidence. Je la voterai avec force et l’ensemble du Groupe socialiste en fera de même.