Défense et diplomatie européennes : quand l’attente devient une errance…
Je suis intervenue en séance au Sénat hier au cours du débat préalable au Conseil européen qui se tiendra les 26 et 27 juin prochains.
J’ai souhaité évoquer deux sujets majeurs : celui de la défense européenne, et celui de la diplomatie européenne.
Continuer la lecture de « Défense et diplomatie européennes : quand l’attente devient une errance… »Instrument SAFE : comment conduire l’Europe de la dépense à l’Europe de la défense ?

Le mardi 27 mai, en commission des affaires européennes, nous avons présenté avec mes collègues François Bonneau et Dominique de Legge, une communication sur SAFE, la proposition phare de la Commission européenne dans le cadre du plan global ReArm EU, visant à renforcer la sécurité et la défense de l’Europe. Ce nouvel instrument vise à fournir 150 milliards d’euros de prêts aux États membres pour des acquisitions communes en matière de défense.
SAFE fait partie d’un plan plus global, le plan ReArm EU, présenté en mars dernier par la présidente Von der Leyen. Au total, ReArm EU doit permettre de mobiliser 800 milliards d’euros pour renforcer les dépenses de défense à l’échelle de l’Union, en activant des flexibilités et en recourant à divers mécanismes financiers.
Cette avalanche annoncée de financements peut-elle renforcer à court terme les capacités de défense de l’Europe ? En quoi ce plan peut-il aider à décloisonner enfin les politiques nationales d’armement ? En somme, cette Europe de la dépense peut-elle conduire à l’Europe de la défense ?
Continuer la lecture de « Instrument SAFE : comment conduire l’Europe de la dépense à l’Europe de la défense ? »Quel avenir pour la politique de voisinage du Partenariat oriental ?
Gérer le trafic spatial et promouvoir une vision européenne en matière de durabilité des activités spatiales
J’ai mené, avec le président de la Commission des Affaires européennes du Sénat, les travaux sur la proposition de résolution européenne (PPRE) sur la gestion du trafic spatial et le développement d’un espace « vert », déposée par notre collègue Ludovic Haye.
Continuer la lecture de « Gérer le trafic spatial et promouvoir une vision européenne en matière de durabilité des activités spatiales »Retour sur… ma mission d’observation de l’élection présidentielle en Moldavie
J’ai souhaité effectuer ma première mission d’observation électorale au titre de l’AP-OSCE en Moldavie, pour le premier tour de l’élection présidentielle, le 20 octobre dernier.
C’est sa trajectoire européenne qui a déterminé la politique du pays depuis la première élection de Maïa Sandu à la présidence de la République de Moldavie en novembre 2020 et plus encore depuis que le statut de candidat lui a été reconnu en juin 2023 et que l’ouverture de négociations a été décidée par le Conseil européen de décembre dernier.
C’est un défi considérable pour ce pays niché entre la Roumanie et l’Ukraine, au territoire morcelé, avec une région autonome au Sud, la Gagaouzie, et un territoire autoproclamé « indépendant » à la suite du conflit gelé de 1992 qui avait suivi l’indépendance de la Moldavie en 1991, la Transnistrie, où stationne l’armée russe et où se trouvent d’importants et anciens dépôts de munitions. La population, vieillissante en raison d’un fort exode des Moldaves en âge de travailler, est d’environ deux millions et demi de personnes, dont quelque 350 000 en Transnistrie. Rappelons que plus de la moitié de la population active détient déjà un passeport roumain, donc va et vient librement dans l’UE, notamment pour travailler, produisant ainsi près du quart du PIB de ce pays
Continuer la lecture de « Retour sur… ma mission d’observation de l’élection présidentielle en Moldavie »Industrie européenne de défense : qui finance qui ?
La défense n’est pas un objet de négociation comme un autre. Voilà comment notre message à la Commission Européennes, notre « proposition de résolution européenne » présentée et adoptée ce midi en Commission au Sénat pourrait se résumer. Quelques explications…
Continuer la lecture de « Industrie européenne de défense : qui finance qui ? »N’abandonnons pas les femmes afghanes.
Comme d’autres causes tout aussi justes, celle des Afghans avait fini, après les milliards déversés par la communauté internationale, par susciter une forme de lassitude. Devant les échecs répétés à résorber totalement le mouvement taliban, les Etats-Unis ont en effet, sous l’impulsion du président Trump, engagé des négociations directes avec ce dernier, sans même y associer le gouvernement afghan. L’accord de Doha signé le 29 février 2020 prévoyait que les Talibans s’abstiendraient désormais d’attaquer directement les forces de la coalition et de soutenir le terrorisme international ; en échange de quoi les troupes étrangères se retireraient au bout de 14 mois. L’accord prévoyait aussi l’ouverture d’un processus de réconciliation inter-afghane.
En réalité, en négligeant d’associer le gouvernement aux discussions, on lui portait un coup fatal. Sa légitimité était minée, celle des Talibans renforcée ; ces derniers n’avaient aucune raison d’engager un processus de réconciliation avec une autorité qu’ils n’avaient jamais reconnue. L’accord était donc, dans une très large part, un faux-semblant qui permettait aux Etats-Unis de mettre fin au gouffre financier qu’était l’aide financière et militaire à l’Afghanistan. L’Union européenne était, elle, demeurée largement spectatrice.
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