Brexit : une pénurie de médicaments est-elle à prévoir pour les citoyens français ?

Dans le cadre du groupe de suivi sur le Brexit de la Commission des affaires européennes, nous avons abordé le mercredi 6 mars 2019, l’impact du Brexit sur le secteur du médicament. Une pénurie de médicaments est-elle à prévoir pour les citoyens français suite au retrait du Royaume Uni de l’Union européenne ?

Nous avons auditionné des représentants d’AstraZeneca, société bio-pharmaceutique anglo-suédoise. Astrazeneca France représente plus de 1000 collaborateurs qui travaillent dans les différentes étapes de la « vie » du médicament : recherche, production et commercialisation des médicaments.

Le secteur pharmaceutique français pourrait être très fortement impacté par le retrait du Royaume-Uni de l’Union européenne. Si le secteur pharmaceutique n’est plus en mesure de distribuer des médicaments, c’est la vie des citoyens français qui est directement impactée.

Il faut en effet savoir que le Royaume Uni est le quatrième partenaire commercial de la France concernant l’export et le septième pour l’import de médicaments. En cas de no deal, le Brexit affecterait l’approvisionnement de plus de 3000 médicaments exportés ou importés entre la France et le Royaume Uni.

En tant qu’élue, je partage en effet les craintes de nos concitoyens et je ne peux accepter qu’un médicament soit mis de côté.

Un des médicaments visés par ce risque de pénurie est le ZOLADEX, médicament pour le traitement du cancer de la prostate et du sein. Ce médicament est fourni par la société Astrazeneca, j’ai donc interrogé ses représentants concernant un défaut d’approvisionnement potentiel.

« Je voulais vous faire part de mon inquiétude. Deux médicaments produits par votre groupe au Royaume-Uni pourraient faire l’objet d’un défaut d’approvisionnement dont le Zoladex utilisé pour le traitement des cancers du sein et de la prostate. 8 000 patients sont concernés. La Secrétaire générale des affaires européennes, Sandrine Gaudin, nous avait indiqué que des travaux avaient été conduits avec l’Agence européenne du médicament afin d’anticiper ce type de risque. Quand on voit les problèmes d’approvisionnement qu’induit un changement de texture ou de conditionnement, on peut s’interroger sur les conséquences d’un Brexit, phénomène de toute autre ampleur. Quel message pouvons-nous adresser à nos concitoyens ? C’est un sujet sensible qui touche au corps et à la santé. »

La réponse des représentants d’AstraZeneca a été plutôt rassurante. Étant particulièrement préoccupés par la situation du Zoladex, ils m’ont indiqué qu’ils s’étaient préparés à une duplication des tests dès 2016. Ce médicament étant soumis à un processus complexe, la réalisation des tests nécessite un délai incompressible de 42 mois. De fait, il est vrai que faute de maintien du principe de reconnaissance mutuelle, ils auraient pu être confrontés à un risque réel de rupture.

Heureusement, récemment la Commission européenne a autorisé l’importation de ce médicament. Il n’y a donc plus de problème d’approvisionnement à prévoir compte-tenu de la reconnaissance de la certification britannique.

Je resterai bien évidemment vigilante sur le suivi de cette question une fois que le Royaume-Uni aura véritablement quitté l’Union européenne, si il le quitte.