Les sénatrices et sénateurs socialistes ont fait le choix d’approuver la proposition de loi des sénateurs communistes sur les lanceurs de balles de défense, fidèles à leurs principes et guidés par la nécessité de concilier le maintien de l’ordre républicain et la garantie des libertés publiques.
Ces derniers mois, la gravité des lésions générées par l’usage des LBD a atteint un niveau inacceptable dans une démocratie. Des blessés dans les manifestations, il y en dans tous les pays. Des blessures irréversibles, c’est plus rare. Comme l’a souligné Jérôme Durain, chef de file socialiste sur le texte : « Rien ne justifierait de telles blessures irréversibles face à des casseurs, rien ne justifierait de telles blessures face à de simples manifestants »
Pour les sénateurs socialistes, derrière l’usage des LBD, et leur incontestable dangerosité, il faut ouvrir le débat crucial sur les moyens et la doctrine d’emploi de nos forces de l’ordre. Car en matière de maintien de l’ordre, ce sont moins les gendarmes et les policiers qui sont en cause que l’armement dont ils disposent et les ordres qu’on leur donne.
Ces forces de l’ordre sont engagées depuis plusieurs années dans des opérations complexes et usantes de maintien de l’ordre, face au terrorisme et face à un regain des formes radicales de violence dans les manifestations. Lors des auditions effectuées par les sénateurs socialistes des représentants des syndicats policiers, ils ont fait par de leur sentiment d’être trop peu soutenus en cas de violences dirigés contre eux et d’être trop souvent pointés du doigt en cas de bavure supposée. Les sénateurs socialistes réaffirment leur soutien sans réserve aux forces de l’ordre.
Mais face au déni qui semble caractériser l’exécutif sur ces questions, les sénateurs socialistes ont décidé, par leur vote, de tirer le signal d’alarme. Ils appellent ainsi au débat sur la formation des forces de l’ordre et leur doctrine d’emploi. Il faut aujourd’hui trouver des alternatives efficaces aux lanceurs de balles. Il en va du droit de manifester et du respect dû à nos forces de l’ordre.