Incompréhension des mesures de fermeture des commerces de proximité: j’interroge le Premier ministre

Face à l’incompréhension que suscitent les mesures de fermeture décidées par le Gouvernement qui visent les commerces dit « non essentiels », j’ai tenu à interroger le Premier ministre.

Les critères ayant conduit à distinguer les commerces de première nécessité et les autres, sont à l’évidence difficiles à justifier au regard de l’application qui en est faite concrètement. Certains commerces comme les librairies ou les salons de coiffure pourraient relever des services de première nécessité.

Le commerce de centre-ville déjà fragilisé par le premier confinement est animé par des entreprises de petite dimension qui n’ont pas la capacité de résister à une chute brutale et persistante de leur activité sans que soit mise en danger leur existence même. Les commerçants, artisans, producteurs locaux sont pourtant les piliers de l’économie et du développement du territoire. Ils ne comprennent pas que des activités identiques aux leurs puissent être autorisées pour des entreprises de la grande distribution ou de la vente à distance, elles se trouvent ainsi placées dans une situation de grave déséquilibre de concurrence.

Ces décisions sont d’autant plus dommageables qu’elles font la part belle aux plateformes en ligne. 

Je lui demande en conséquence de revoir rapidement la définition de « commerce de première nécessité » et de l’élargir, dès lors que les conditions de sécurité sanitaire permettent de préserver la santé des commerçants, de leurs salariés et de leurs clients. 

Je tiens également à lui rappeler que nos commerçants sont responsables : ils ont tous mis en place la totalité des règles sanitaires dictées par l’Etat avant ce nouveau confinement. Et ils sont tous prêts à poursuivre leur activité en adaptant leur fonctionnement. Tel est en effet l’esprit d’entreprise des artisans, des petits commerçants et des commerçants indépendants qui, dans le respect des gestes barrières, par delà les dispositifs d’aides parfois  et trop souvent véritables « accompagnements à mourir », souhaitent exercer leur activité afin de sauvegarder leur entreprise mise en péril pour ne pas dire en danger de mort par les dispositions inéquitables prises en dépit de tout bon sens.

En l’absence de telles décisions, je lui demande d’instaurer une taxe exceptionnelle sur les GAFA qui permette d’abonder un fonds de solidarité en faveur de ceux qui sont obligés aujourd’hui de fermer. Il en va de l’équité économique et de l’avenir de nos territoires.