Inquiétude face au choix du gouvernement de recourir à l’armée pour participer au maintien de l’ordre.

Au nom du Groupe socialiste et républicain, Jean-Marc Todeschini  a interrogé le gouvernent sur l’emploi des militaires de l’opération anti-terroriste Sentinelle dans le dispositif de maintien de l’ordre prévu samedi 23 mars pour encadrer la 19e journée de mobilisation des Gilets jaunes.

Les réponses du Ministre du l’Intérieur, largement insuffisantes, sont loin d’apaiser ses craintes. Des questions fondamentales en terme de sécurité et de libertés publiques restent posées. Quelles consignes seront données aux militaires français ? Seront-ils autorisés à faire l’usage de leurs armes en cas de débordement ? Quelle distinction est faite entre le délinquant et l’ennemi ? Que se passerai-t-il si des manifestants violents parvenaient à franchir des barrages de policiers et de gendarmes, et venaient au contact direct des militaires ?

Retirer des militaires de l’opération Sentinelle pour les mettre sur des missions de maintien de l’ordre c’est aussi affaiblir la sécurité des français dans les gares, dans les aéroports, sur les marchés face à la menace terroriste.

Comme l’a souligné en séance Jean-Marc Todeschini  : « Vous exposez nos militaires. Vous prenez le risque de déstabiliser une institution qui est mobilisée et dédiée depuis 2015 sur la lutte contre le terrorisme. Voulez-vous réellement prendre le risque d’affaiblir les militaires en les embarquant dans une polémique s’il devait y avoir des blessés par balles, voire pire ? ».

Avec le recours à l’armée, le gouvernement prend le risque d’une escalade dangereuse sans aucun effet dissuasif sur les personnes qui envisagent de commettre des dégradations.

Depuis le début de la crise sociale, le 17 novembre dernier, le gouvernement a géré dans l’improvisation absolue les réponses au mouvement de contestation, ainsi que la sécurisation de ces manifestations. En laissant pourrir la situation, en jouant sur l’affaiblissement progressif de la contestation, le gouvernement a offert aux casseurs un terrain propice pour leur violence alors que la sortie de crise passe par des propositions économiques et sociales fortes.