La reconstruction de l’Irak est-elle possible ?

Le 3 avril dernier, la Commission des affaires étrangères du Sénat auditionnait Myriam Benraad sur les enjeux et les perspectives de la reconstruction de l’Irak. L’Irak est un pays riche, mais le taux de pauvreté s’élève à 22,5 % au niveau national et 41 % dans les zones sous domination de l’État islamique. Il y a donc lieu d’agir.

Lors de la conférence des donateurs organisée au Koweït, on a constaté que l’Irak avait réalisé moins de 1 % de son programme de reconstruction des zones détruites reprises à l’État islamique, programme dont le coût est estimé entre 80 et 100 milliards de dollars. Les scénarios gouvernementaux ont sous-estimé l’ampleur et la gravité de la crise. Le gouvernement irakien, l’ONU, les instances internationales et les donateurs, parmi lesquels la Banque mondiale, ont fixé à dix ans la durée des travaux de reconstruction, mais sous conditions de stabilité locale, d’utilisation rationnelle des fonds et, surtout, d’éradication de la corruption. Or, classé 168e sur 180 par l’organisation non gouvernementale Transparency International, l’Irak est l’un des pays les plus corrompus au monde. Dès lors, une réelle reconstruction de ce pays est-elle possible ? Quid du respect des trois principes retenus par les donateurs ?

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70 ans de l’OTAN : quel est l’impact de tensions au sein de l’Alliance ?

À l’occasion des 70 ans de l’OTAN, la Commission des Affaires étrangères, de la défense et des forces armées a, le 3 avril, auditionné conjointement Alice Guitton, directrice générale des relations internationales et de la stratégie (DGRIS – ministère des armées) et Nicolas Roche, directeur de la Direction des affaires stratégiques, de sécurité et du désarmement (DAS – ministère de l’Europe et des affaires étrangères).

J’ai souhaité interroger ces deux intervenants sur les relations entre la Grèce d’une part et la Turquie de l’autre. Le 27 mars dernier, la Grèce a fait état du survol d’un avion turc qui a perturbé le décollage de l’avion du premier ministre grec. Dans ce contexte, je suis intervenue en commission afin de déterminer quel est l’impact de telles tensions dans l’alliance et quelles sont les possibilités de médiation et d’intervention permise par l’OTAN.

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Conférence interparlementaire à Bucarest sur l’avenir de l’Union Européenne

À l’occasion de la première présidence roumaine de l’Union Européenne, j’ai assisté à la conférence interparlementaire sur l’avenir de l’Union européenne qui s’est tenue à Bucarest du 31 mars au 2 avril : à l’issue de cette rencontre, nous avons signé une déclaration commune qui sera soumise au prochain conseil européen.

L’objectif de cette rencontre était de créer les conditions d’un dialogue interparlementaire, d’aborder les perspectives d’avenir de l’Union européenne en mettant l’accent sur la défense des valeurs européennes, la réforme du système monétaire, la cohésion et le voisinage européen. A l’issue de la conférence, le travail des parlementaires a aboutit à une déclaration commune, signée à Bucarest, qui sera envoyée à titre de contribution parlementaire au sommet de l’Union européenne à Sibiu à partir du 9 mai 2019. C’est donc une opportunité pour de nombreux parlementaires européens de faire des propositions, émanant de leur connaissance des territoires, afin de préparer les travaux de la réunion du Conseil européen du 9 mai.

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Quelles répercussions du Brexit sur l’organisation de l’agence Europol ?

Le 21 mars dernier, en commission des affaires européennes, mon collègue Jacques Bigot, sénateur socialiste du Bas-Rhin a fait le compte rendu de sa participation à la réunion du groupe de contrôle parlementaire conjoint d’Europol (GCPC) des 24 et 25 février dernier. 

Ce groupe de contrôle parlementaire conjoint (GCPC) est une instance unique en son genre de contrôle du fonctionnement d’EUROPOL constitué par le Parlement européen, en collaboration avec les parlements nationaux. Elle est chargée d’assurer « le contrôle politique des activités d’Europol dans l’accomplissement de sa mission, y compris en ce qui concerne leur incidence sur les libertés et les droits fondamentaux des personnes physiques ». Elle se réunit deux fois par an, en septembre à Bruxelles et à la fin du mois de février ou au début du mois de mars dans la capitale du pays qui assure la présidence de l’Union européenne.

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Inquiétude face au choix du gouvernement de recourir à l’armée pour participer au maintien de l’ordre.

Au nom du Groupe socialiste et républicain, Jean-Marc Todeschini  a interrogé le gouvernent sur l’emploi des militaires de l’opération anti-terroriste Sentinelle dans le dispositif de maintien de l’ordre prévu samedi 23 mars pour encadrer la 19e journée de mobilisation des Gilets jaunes.

Les réponses du Ministre du l’Intérieur, largement insuffisantes, sont loin d’apaiser ses craintes. Des questions fondamentales en terme de sécurité et de libertés publiques restent posées. Quelles consignes seront données aux militaires français ? Seront-ils autorisés à faire l’usage de leurs armes en cas de débordement ? Quelle distinction est faite entre le délinquant et l’ennemi ? Que se passerai-t-il si des manifestants violents parvenaient à franchir des barrages de policiers et de gendarmes, et venaient au contact direct des militaires ?

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Quelle sortie de crise en Colombie ?

La Commission des Affaires étrangères a reçu ce matin Daniel Pécaut, directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS). En propos liminaire, Daniel Pécaut a rappelé la fragilité des accords de paix conclus entre le gouvernement et les mouvements de guérilla, ainsi que les menaces qui planent sur sa mise en application. Il existe donc des risques sérieux de déstabilisation de la région, a fortiori compte tenue de la situation au Venezuela. L’ensemble des phénomènes de violences ont occasionné 7 millions de déplacés, 40 000 enlèvements et 60 000 disparus. Or, les accords de paix sont salués par l’ONU comme un accord très satisfaisant de sortie de crise. Mais la grande surprise a été le refus par plébiscite de l’accord (51% de non), sur fond d’abstention massive. Le gouvernement Santos a repris les négociations avec les FARC pendant plus d’un an pour parvenir à un nouvel accord.

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SMUR de Quillan : j’appelle le gouvernement à agir vite et de manière concertée.

Ce matin au Sénat j’ai interrogé le gouvernement sur l’organisation actuelle et à venir des services sanitaires dans le département de l’Aude et plus précisément sur le territoire ouest-audois. 

J’ai rappelé les difficultés du centre hospitalier de Carcassonne à assurer ses différentes missions d’urgence faute d’un effectif médical suffisant. Face à ces difficultés il importe de mettre en place une organisation des urgences efficiente sur l’ensemble du territoire. Je le dis avec conviction, les citoyens de la haute vallée de l’Aude doivent pouvoir bénéficier du même accès aux soins urgents qu’ailleurs, c’est-à-dire en moins de 30 minutes.

Et c’est ainsi que le fonctionnement du SMUR de Carcassonne basé à Quillan est indispensable au regard de son activité et de l’éloignement géographique. Oui cette structure devrait fonctionner toute la journée, sept jours sur sept. Pourtant, cette ambition légitime et essentielle est menacée dans sa mise en œuvre opérationnelle. La preuve, le SMUR de Quillan a été partiellement fermé pendant le mois d’août 2018. 

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