J’interroge Jean-Yves le Drian sur la position française sur l’accord nucléaire iranien suite au retrait des États-Unis


En commission des affaires étrangères, nous avons auditionné Jean-Yves le Drian, Ministre de l’Europe et des affaires étrangères. Il est venu faire un point de situation sur l’Europe face aux crises : commerce international, migrants et dissémination nucléaire. Le premier semestre 2018 a en effet été très riche concernant les liens entre l’Europe et les affaires internationales.

En matière de commerce international, je pense à la « guerre commerciale » entre les États-Unis et l’Europe démarrée par Donald Trump suite à sa décision de mettre en place des taxes douanières américaines sur l’acier et l’aluminium en provenance du Canada, de l’UE et du Mexique. Je pense aussi aux difficultés concernant la ratification du CETA dans les différents pays européens. Le CETA est en effet un accord mixte c’est-à-dire qu’il doit être approuvé à la fois par le Parlement européen (approuvé en février 2017) mais aussi par les Parlements nationaux. Seuls dix États membres – l’Autriche, la République tchèque, le Danemark, l’Estonie, l’Espagne, la Croatie, la Lituanie et la Lettonie – ont soutenu l’accord à ce jour. L’Italie a récemment déclaré qu’elle ne ratifierait pas le CETA car il ne protège pas assez les « spécialités culinaires du pays ». En France, la ratification est prévue à l’automne 2018.

Sur la question des migrants, de nombreuses tensions ont eu lieu au sein de l’UE. Je pense notamment à la crise de l’Aquarius, ce bateau de l’ONG française « SOS Mediterranée », qui dans la nuit du 9 au 10 juin a recueilli 630 migrants mais qui a été refusé par de nombreux port et donc pays avant de pouvoir débarquer en Espagne. Cette crise s’est transformée en crise politique au sein de l’UE et a remis en exergue les défaillances de la politique migratoire en Europe : comment accueillir ? quelles procédures mettre en place pour accueillir dignement les migrants ?

Enfin, l’annonce unilatérale par Donald Trump du rétablissement de toutes les sanctions américaines contre l’Iran et donc le désengagement des USA de l’accord de Vienne sur le nucléaire iranien a marqué ce premier semestre 2018. Concrètement, les entreprises européennes ou étrangères s’exposent à des représailles, et notamment à la fermeture du marché américain si elles continuent de commercer avec l’Iran. Washington leur a donné trois à six mois pour résilier les anciens contrats et interdit immédiatement d’en conclure de nouveaux. Pour une entreprise française comme PSA le retrait est un coup très dur.

Sur ce dernier point, j’ai donc demandé à M.Jean Yves Le Drian la position française concernant l’accord nucléaire iranien ? Comment l’Union européenne va-t-elle pouvoir « tenir la barque » et rester dans cet accord essentiel, fruit de longues négociations qui ont duré des années ?